Des livres pour enfant qui n’aime pas lire. Redonnez leur le goût de lire !
Quand les enfants sont petits, nous leur lisons des livres…
Par la force des choses, ceux-ci n’ayant pas encore appris à lire. C’est avant tout un moment de complicité que l’on partage avec eux.
« En lisant à haute voix, nous devenons son romancier, par qui, tous les soirs, il glisse dans ses rêves. » Souvenez-vous de cette intimité là. Il frissonnait de plaisir ou de peur et nous aimions l’accompagner dans ces récits. Il devenait un vrai lecteur, en somme. « Tel était le couple que nous formions à l’époque, lui le lecteur, ô combien malin ! Et nous le livre, ô combien complice ! » – « Nous avons alors ouvert son appétit de lecteur. Au point, souvenez-vous, qu’il avait hâte d’apprendre à lire ! »
Et puis il a commencé à apprendre à lire.
La rencontre au portail avec les autres parents. Un tel savait déjà lire depuis longtemps, un autre passait son temps dans les livres. Notre enfant serait-il paresseux ? Son rythme d’apprenti lecteur connaissait ses accélérations et ses brusques régressions. « Seulement, nous autres pédagogues sommes des usuriers pressés. Détenteurs du Savoir, nous le prêtons contre intérêts. Il faut que ça rende. Et vite ! Faute de quoi, c’est de nous-mêmes que nous doutons. » – « Nous l’avions initié au voyage vertical, il est écrasé par la stupeur de l’effort. Ses héros qui le faisaient tant rêver et lui sont étouffés ensemble dans la muette épaisseur du livre. L’envers de la magie ! »
« Un enfant n’est pas curieux de perfectionner l’instrument avec lequel on le tourmente ; mais faites que cet instrument serve à ses plaisirs et bientôt il s’y appliquera malgré vous. »
Redécouvrir le plaisir du lecteur.
« Ne laissez pas passer les années ; il suffit d’attendre la tombée de la nuit, d’ouvrir à nouveau la porte de sa chambre, de nous assoir à son chevet, et de reprendre notre lecture commune. » « Lire. A voix haute. Gratuitement. Ses histoires préférées. » Sans contrepartie ni questionnement. « Le lendemain soir, même retrouvaille jusqu’à ce que le mot “Encore” arrive. »
Relire la même histoire car la répétition rassure.
« Jusqu’au soir où il dira tu as sauté un passage ! Mais non, mais si je t’assure, donne-moi le livre, je vais te montrer. Et il prendra le livre pour nous en faire la lecture. Un autre soir il décrètera je lis avec toi. Et puis ce soir c’est moi qui lis. » Une seule condition à cette réconciliation avec la lecture, ne rien demander en échange.
Certains passages sont extraits du livre “Comme un Roman” de Daniel Pennac que je vous invite à lire ou à relire.