Miran a quinze ans, il vit dans un pays en guerre et va vivre le voyage de sa vie. Un voyage qui doit être sans retour, pour son avenir, il doit le faire pour lui, pour les siens qui ne sont plus là. Il doit être fort, il est un homme maintenant. Ce sont les derniers mots que lui a dits sa mère avant de se retourner et de le laisser.
Il va endurer le pire : l’incompréhension de devoir vivre ce qui se joue dans ce voyage pour sa liberté, le manque des siens, les passeurs inhumains, les vagues qui écrasent la coque du bateau, la peur d’être attrapé, l’angoisse de faire confiance. Mais dans le récit poignant du parcours de ce migrant, il y a des rencontres bienveillantes qui lui apporteront espérance et résilience.
On ne sait pas, tant que l’on n’a pas lu des histoires comme celle-ci, ce que vivent ces migrants, ce qui se joue dans cette démarche de quitter les odeurs, ses proches, une terre qui nous a vu naître. Vivre une telle aventure pour seule motivation la liberté. J’ai lu ce livre d’une traite. C’est une histoire poignante, violente et tellement réelle. Je me suis complétement laissé emporter par le style de Cécile Alix. Les tournures de phrases sont sublimes et même lorsque je voulais m’attarder dessus, l’envie de dévorer ce récit l’emportait. La lecture est difficile parfois mais elle a inscrit en moi un parcours de vie, une expérience sans nul autre pareil que je suis heureuse d’avoir vécue. La fin est lumineuse mais elle est surement bien différente pour nombre d’entre eux. Je me sens riche de ne pas connaître l’exil, et en tant que mère, pour rien au monde je souhaiterais que mes enfants subissent un jour ce long voyage avec comme seul bagage l’espoir.
Une histoire qui laisse place aux couleurs de la nuance.
A(ni)mal de Cécile Alix aux Éditions Slalom. A lire à partir de 13 ans.
