Et si un chiffre déterminait l’avenir de nos têtes blondes ?
Le potentiel de chaque enfant est régulièrement déterminé par une mesure standardisée : son quotient Q. Vous obtenez un score suffisamment élevé et vous pourrez fréquenter une école d’élite avec à la clé un avenir en or. Votre score est trop bas, vous serez envoyé dans un internat fédéral avec des débouchés très limités. Le but ? Une meilleure société où les coûts de l’éducation baissent, les enseignants se concentrent sur les élèves les plus prometteurs et les parents sont heureux.
Elena Fairchild, enseignante dans l’une des écoles d’élite de l’État a toujours soutenu ce système. Mais lorsque sa fille de neuf ans rate un test et doit partir pour une institution fédérale à des centaines de kilomètres de là, elle n’est plus sûre de rien. À part une chose : elle doit retrouver sa fille à tout prix.
« QI », un livre de Christina Dalcher aux Éditions du Nil.
J’ai lu ce roman d’une traite. Son sujet est fort et l’histoire est déstabilisante. J’ai aimé cette enseignante, cette mère, qui mettra à nu une société dont nous ne souhaitons jamais voir le jour.
Imaginez un monde où, des parents dans des classes, se plaignent que certains enfants ralentissent le groupe.
Imaginez ce même monde où l’on déciderait de tester les enfants afin de démontrer leur forte capacité intellectuelle.
Imaginez ce monde qui rendrait des tests obligatoires afin de savoir si vos enfants peuvent ou non faire partie de la société de demain. Imaginez des écoles avec trois degrés d’enseignements différents. Un pour les plus prometteurs, un pour les intermédiaires et un dernier pour ceux que l’on considère comme un frein et qui mettraient en danger cette société élitiste.
Elena Fairchild est enseignante dans une de ces écoles d’élites, elle en connaît les règles et a toujours soutenu le système. Jusqu’à ce que sa fille rate le test qui est obligatoire chaque année et va alors devoir aller dans une de ces école dont on ne connaît rien. Impossible pour cette mère d’accepter cela. Elena va alors tout faire pour se faire muter et introduire un de ces établissements.
Sous fond d’eugénisme, l’auteur fait un parallèle avec une histoire sombre des Etats-Unis ou 60000 stérilisations ont été pratiquées de force entre 1907 et 1960. Des stérilisations pratiquées sur des personnes handicapées ou sur des ethnies perçues comme une menace.
Ce roman est une dystopie effrayante qui se pose comme un miroir de notre société où les inégalités sociales n’ont jamais été autant stigmatisées.
Un roman magnifiquement bien écrit sur un sujet fort qui nous pousse à réfléchir sur la société que nous voulons.
Vous fait-il envie ?