Ce roman suit le destin d’Antonio Borjas Romero, un orphelin qui sera tour à tour vendeur de cigarettes, porteur sur les quais, domestique dans une maison close avant de devenir, grâce à son énergie bouillonnante, un des plus illustres cardiologues et hauts fonctionnaires de son pays. Lui et sa femme, l’une des premières gynécologues obstétriciennes du pays, ne cesseront de s’inspirer mutuellement.
Au-delà de leur ascension sociale, on suit leurs engagements politiques et humanistes avec leurs espoirs et leurs déceptions. Leur vie se mêlera aux tumultes de l’histoire du Venezuela, de ses périodes de prospérité à ses crises politiques. Nous découvrons ainsi un pays complexe, marqué par les inégalités sociales et les bouleversements historiques.
Ce livre est le premier roman de Miguel Bonnefoy que je lis. Il envoute avec son écriture forte et sensible. Il décrit avec aisance les paysages, les émotions et les événements, les rendant si réels et palpables que l’on tourne les pages fougueusement afin d’assouvir cette vive immersion.
Au-delà de l’histoire politique et sociale, « Le rêve du jaguar » est avant tout un hymne à la vie. L’auteur célèbre l’amour, l’amitié, la famille, mais aussi la résilience et la capacité de l’être humain à surmonter les épreuves. Le roman est traversé par une profonde mélancolie, mais aussi par une immense joie de vivre. J’ai particulièrement apprécié la façon dont l’auteur entrelace l’histoire personnelle d’Antonio avec les grands événements historiques du Venezuela. On assiste ainsi à la naissance d’une nation, à ses espoirs et à ses désillusions. Il parvient à rendre palpable l’atmosphère de chaque époque, nous donnant l’impression d’être nous-mêmes témoins de ces bouleversements.
Si vous aimez comme moi les grandes sagas familiales, la littérature historique et les récits initiatiques, vous serez comblés. Ce roman est à découvrir absolument.
« Le rêve du jaguar » de Miguel Bonnefoy aux Éditions Rivages.
