Elise, douze ans, vit avec son père, un homme brisé par la mort de sa femme japonaise, Sumire. Celui-ci impose des règles strictes : interdiction de parler japonais ou d’évoquer le passé, y compris la passion de sa mère pour le piano. Elise trouve refuge dans les puzzles et se rapproche de sa meilleure amie, Stella, dans leur univers d’animés.
L’arrivée de Mamie Sonoka, grand-mère japonaise, bouleverse cette routine. Avec douceur, elle aide Elise et son père à renouer avec leurs racines, à accepter le deuil et à redonner une place à la culture japonaise dans leur vie.
J’ai aimé suivre Elise dans cette tranche de vie et la voir se transformer au fil des jours. Ce livre n’est pas triste, le deuil au Japon est vécu comme une nouvelle étape de vie où le défunt va suivre son chemin en paix et veillera sur sa famille.
Tous les personnages secondaires ont leur place et un rôle auprès d’Elise, les sentiments de chacun sont très bien retranscrits sans jamais tomber dans l’excessivité. Ce roman est un véritable coup de cœur et j’ai été complétement happée par ma lecture.
« On ne dit pas Sayonara » traite avec délicatesse du deuil, de la transmission et de la difficulté à exprimer la douleur. En oscillant entre moments poignants et touches d’humour, Antonio Carmona livre une belle histoire sur la réconciliation avec soi-même et avec ses origines.
Je laisserai un jour à mon tour des mandarines. Vous comprendrez pourquoi en lisant ce livre.
« On ne dit pas Sayonara » d’Antonio Carmona aux Editions Gallimard Jeunesse. A lire dès 13 ans.
Il s’agit du premier roman d’Antonio Carmona qui a remporté en 2023 le concours du premier roman Gallimard Jeunesse, Télérama et RTL.
Citation :
« Les tartes aux oignons sont entrées dans nos vies peu après le décès de maman.
Elles sont entrées dans nos vies parce qu’il fallait bien que mon père trouve un espace pour vivre son chagrin… »
