Anne-Dauphine Julliand a perdu trois de ses quatre enfants. Dans son dernier roman, elle prend la plume après la mort de son fils ainé Gaspard pour parler de son deuil.
Après l’avoir vue dans l’émission de la Grande Librairie, j’ai voulu lire le livre de cette mère à la voix si posée, de cette autrice à la plume si juste et subtile.
Comment fait-elle ? Comment surmonter une épreuve si dure ?
Quand on ne plus ajouter des jours à la vie alors il faut ajouter de la vie aux jours.
J’ai eu peur de me plonger dans cette lecture, mais une fois le cœur lancé je n’ai pas pu m’arrêter. Il m’a fallu à peine quelques heures pour le lire et pour autant il restera gravé en moi durant plusieurs années.
Il s’agit d’un recueil de plusieurs textes où Anne-Dauphine Julliand écrit la vie. La vie de tous ces petits instants, ces petits riens du quotidien mais qui sont l’essence de nos souffles de vie. Un quignon de pain englouti en sortant du boulanger, une chambre mal rangée, l’odeur de la terre que l’on vient de jardiner. Ces petits riens qui sont tout. Ces gestes, ces habitudes, ces odeurs qui scellent notre ancrage fort à la vie sans que l’on s’en aperçoive.
Ce livre parle de la vie sans oublier ceux qui sont partis car ils tissent nos racines, nos écorces.
J’ai gardé ce roman dans ma bibliothèque à une place bien choisie afin de le voir et de le reprendre avec envie pour le relire. Je l’offrirai avec amour car ces textes ouvrent grand nos yeux sur la beauté des jours.
« Ajouter de la vie aux jours » d’ Anne-Dauphine Julliand aux Éditions Les Arènes.